Aujourd'hui, 33 % des maires des petites communes, 50 % des maires des communes rurales et 40 % des présidents d'associations sont des retraités. Chaque semaine, ils effectuent 23 millions d'heures de garde des petits enfants. Tout cela n'est-il pas socialement utile ? Votre réforme est une attaque en règle contre le progrès humain. Priver les travailleurs de deux ans de repos implique, en creux, de marchandiser des services qui étaient jusque-là pris en charge par les liens sociaux. On va rémunérer quelqu'un pour garder les enfants, les emmener à la crèche, ou pour garder ou prendre soin de nos aînés. C'est toute la cohésion intergénérationnelle que vous menacez par ce projet de loi.
Monsieur le ministre, pour vous, le progrès économique entraîne le progrès social : il faut de bons résultats financiers, de bonnes marges, de grands dividendes. Pour nous, c'est l'inverse : il faut commencer par le progrès social, celui à partir duquel découlent tous les autres types de progrès.