Ce que nous dénoncions dès le début de l'examen du projet de loi est toujours d'actualité. Comment peut-on faire voter dans l'urgence un texte sur l'énergie qui ne concerne qu'un complément aléatoire et intermittent à notre énergie principale ? Comment peut-on imaginer décliner la stratégie opérante d'une programmation pluriannuelle de l'énergie devenue l'antithèse de la nouvelle doxa présidentielle, miraculeusement frappée par l'apparition du saint atome dans l'antre de l'anachorète élyséen ? Comment peut-on encore vouloir faire croire que l'avenir de notre souveraineté électrique passe par la plantation à marche forcée de forêts d'éoliennes dans nos campagnes, venteuses ou pas, et de panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures de France et de Navarre, ensoleillées ou pas ?
Décidément, le Gouvernement a un vrai problème de timing. C'est à croire que le maître des horloges est totalement déboussolé ou que le balancier du tic-tac a été arrêté le 24 avril 2022, comme quand le deuil frappe une maison dans nos campagnes. Sur les retraites, sur la PPE, sur le nucléaire comme sur les énergies renouvelables, le Gouvernement est systématiquement dans le mauvais tempo, pas au bon moment ; trop tôt, trop tard. Bref, ce texte n'avait rien d'urgent et il n'apportera aucune réponse concrète à notre dépendance énergétique à l'égard de pays voisins qui se frottent déjà les mains à l'idée de pouvoir continuer à nous vendre de l'électricité à prix d'or.