Madame la ministre déléguée, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, nous saluons le lancement, par la Première ministre, du plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine, que vous avez la mission – magnifique – de conduire.
Le 20 janvier, le conseil scientifique de la Dilcrah, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, a été dissous par sa déléguée. Ce conseil composé d'universitaires, qui avait pour objet d'éclairer les politiques menées par la Dilcrah, était traversé depuis le mois de mai 2022 par de multiples tensions sur les questions de transidentité, liées à l'appartenance du président à l'Observatoire de la petite sirène. Cette association, jugée transphobe par certains membres du conseil scientifique, a été créée par Céline Masson et Caroline Eliacheff, deux psychanalystes qui dénoncent régulièrement les dérives potentielles du transgenrisme chez les mineurs.
S'il est tout à fait possible d'être en désaccord avec les positions de cet observatoire – la déléguée de la Dilcrah les a même portées sur le terrain pénal en les signalant au Parquet, sans succès d'ailleurs –, il ne semble pas que le débat ait eu lieu. L'accusation de transphobie dont les deux psychanalystes font l'objet est lourde. Elle soulève un problème spécifique, celui des mineurs. Doit-on considérer le désir de transition d'un enfant comme indiscutable, au point d'accéder à une demande de médicalisation, aux conséquences potentiellement irréversibles ?