Monsieur le président de la Rada, je vous remercie pour votre intervention. Votre présence ici nous engage : j'avais déjà eu l'occasion de le faire chez vous, à Kyïv, en décembre, mais au nom du groupe Horizons et apparentés, que je préside, je veux vous assurer à nouveau de tout notre soutien.
Près d'un an après le début de la guerre en Ukraine, et quatre-vingt-dix ans après la plus grande famine que le pays ait connue, voilà que resurgit le spectre de l'Holodomor – M. le président l'a évoqué. La Russie menace une nouvelle fois la sécurité alimentaire des peuples, c'est donc nécessairement l'affaire de tous. Rappelons qu'avant l'invasion russe, l'Ukraine était le quatrième exportateur mondial de maïs et de blé. Mais avec la guerre, la Russie a d'abord imposé un blocus en mer Noire, qui n'a ensuite été levé qu'au prix d'âpres négociations et d'un contrôle accru sur les exportations maritimes.
Depuis s'ajoutent au manque de carburant les dommages continuellement infligés aux infrastructures de stockage et aux machines agricoles. Les agriculteurs sont donc en première ligne dans ce conflit. Il a fallu aider l'Ukraine à écouler sa production en dépit des blocus. La France et l'Union européenne l'ont fait, en créant des corridors de solidarité qui lui ont permis de dégager 15 milliards d'euros de revenus ; il reste que les capacités du dispositif sont limitées par son coût logistique et par des goulets d'étranglement. Pour qu'il continue de porter ses fruits, si j'ose dire, des investissements supplémentaires devront être consentis. De surcroît, l'Union européenne finance, avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), un programme de soutien aux agriculteurs ukrainiens.
Si, face à l'invasion russe, l'aide militaire constitue une nécessité à court terme, nous devons également nous engager pour faire en sorte que ce conflit n'aggrave pas une famine mondiale déjà fortement accrue par les sécheresses qui frappent le continent africain. Par conséquent, madame la Première ministre, ma question sera double : premièrement, dans l'éventualité d'un nouveau blocus en mer Noire, comment pouvons-nous améliorer et pérenniser les corridors de solidarité ? Deuxièmement, est-il possible d'envisager d'autres programmes de soutien aux agriculteurs ukrainiens ?