Le rapport de la Cour des comptes sur les polices municipales indiquait à la page 70 qu'« au vu des constats locaux résultant de l'analyse de l'échantillon de la présente enquête, aucune corrélation globale n'a été relevée entre l'existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d'élucidation ».
À l'inverse, le rapport que vous nous présentez aujourd'hui indique en page 74 qu'« un meilleur déploiement de la vidéoprotection est indispensable, ainsi que le développement de systèmes d'intelligence artificielle associés ». Or le projet de loi gouvernemental prévoit, à titre expérimental, de permettre le traitement automatisé des images de vidéosurveillance et de caméras installées sur les drones, dès l'entrée en vigueur de la loi et jusqu'au mois de juin 2025.
Pendant au moins deux ans, la vidéosurveillance automatisée sera donc mise en place en France pour toutes sortes de manifestations. Il s'agit là d'un basculement majeur de nos politiques de sécurité, qui mériterait d'être discuté ailleurs que dans le cadre d'une loi portant sur les Jeux olympiques de 2024.
Ce changement de diagnostic s'appuie-t-il sur une évaluation de l'efficacité et du coût d'un tel déploiement ? Si tel est le cas, nous souhaitons en avoir connaissance.