Nous avons tous conscience que nos valeurs sont de plus en plus attaquées, que notre réputation se trouve de plus en plus mise en cause par certains peuples ou certains États et que la place de notre langue est contestée. Il s'agit d'une tendance lourde, non imputable à telle ou telle action gouvernementale. Nous devons nous poser cette question préoccupante : comment peut-on construire une politique de coopération dans une atmosphère de relatif déclin séculaire de la présence occidentale, européenne et française dans ces pays ?
Si vous en avez l'occasion, je vous conseille de lire le compte rendu de la séance publique du 22 février dernier portant sur une déclaration du Gouvernement relative à l'engagement de la France au Sahel, suivie d'un débat en application de l'article 50-1 de la Constitution. Nous avions entendu des interventions très remarquables, notamment celle de Jean-Louis Thiériot, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, qui avait expliqué les difficultés militaires rencontrées par notre pays dans cette région, et celle de Jean-Luc Mélenchon. Présent au banc des commissions, j'avais dit à Jean Castex, alors premier ministre, que monsieur Mélenchon avait été le meilleur orateur de la majorité ; il avait en effet pris de la hauteur par rapport aux événements et affirmé sa solidarité avec l'armée et l'État français tout en faisant part de son extrême inquiétude devant des dérives démagogiques comme celle du colonel Goïta.
La question que j'ai soulevée se pose indépendamment de toute appartenance partisane et représente un défi pour nous tous.