En défendant trop souvent les intérêts de sociétés à capitaux français plutôt que ceux des peuples, la France a incontestablement perdu de son charme à l'étranger. Les nouvelles générations ne se sentent pas aussi liées que les précédentes par une langue ou une histoire autrefois communes. Il convient de changer de cap car rien n'est pire que les amours contrariées.
Je reviens du Sénégal, où, dans le cadre d'une mission d'information d'Oxfam menée auprès des populations, nos interlocuteurs ont regretté le manque de reconnaissance de notre histoire commune, la verticalité de relations tissées entre les élites plutôt qu'entre les peuples et l'asymétrie des décisions : on refuse dans un sens les visas de tourisme que l'on accorde sans difficulté dans l'autre.
Un enseignant de l'Alliance française aux Comores a été accusé en juillet dernier d'avoir filmé et publié ses ébats sexuels avec des jeunes filles ; deux victimes présumées sont actuellement poursuivies dans leur pays pour fornication et risquent de lourdes peines. Une enquête est certes ouverte en France contre l'enseignant mis en cause mais l'Alliance française de Fomboni a discrètement rouvert ses portes il y a un mois sans qu'aucune parole forte ne rompe le sentiment d'impunité qui prévaut sur place.
Quels actes forts comptez-vous entreprendre pour que la France noue enfin des relations d'égalité avec les peuples et les nations du monde et rompe ainsi avec les désastreuses habitudes postcoloniales ?