L'enjeu est majeur, et il s'agit aussi de donner envie à nos jeunes de prendre la relève ; ce sera d'ailleurs l'objectif du projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles, qui a été annoncé par le Président de la République et que j'aurai l'honneur de vous présenter dans les prochains mois.
Vous le voyez, créer les conditions pour que nos agriculteurs réussissent revient aussi à nous préserver collectivement des difficultés à venir ; cela contribue au renforcement de notre agriculture au profit des autres maillons de la chaîne – et bien sûr, in fine, de nos concitoyens.
S'intéresser à la question du revenu des agriculteurs, c'est nécessairement se pencher sur la répartition de la valeur dans toute la chaîne agroalimentaire. Cette valeur ne vient pas de nulle part : elle est le fruit du travail agricole mais aussi de plusieurs centaines de milliers d'emplois des secteurs de l'industrie, de la logistique et de la distribution – vous le savez, car cela fait également le dynamisme et la vitalité économique des territoires dont vous êtes les élus. Elle concerne les agriculteurs et les agricultrices, mais aussi celles et ceux qui transforment, acheminent, mettent en rayon et vendent les produits. Le juste prix est donc bien entendu celui qui rémunère chaque maillon de la chaîne – vous l'avez rappelé, monsieur le rapporteur.
Avant d'en venir au texte soumis à votre assemblée, je veux rappeler le chemin qui a été parcouru lors du quinquennat précédent pour améliorer le revenu de nos agriculteurs, rééquilibrer les relations commerciales et mieux encadrer les pratiques afin de sécuriser l'avenir de nos filières agricoles et agroalimentaires. C'est le fruit de deux lois, Egalim 1 et Egalim 2 – la seconde étant d'ailleurs le produit d'une évaluation de la première –, qui ont déjà donné des résultats concrets. On a vu s'améliorer les résultats économiques des exploitations agricoles, et ce dans l'ensemble des filières agricoles, avant même l'entrée en vigueur partielle d'Egalim 2.