Ce débat intéressant et constructif a permis d'évoquer des enjeux décisifs à nos yeux. Je maintiens qu'avant de parler de médias à l'échelle européenne, il faut commencer par voir ce qui se passe sous nos yeux et admettre l'état déplorable de la liberté de la presse en France. J'ai déjà rappelé que la France avait chuté dans le classement de Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, que des phénomènes de concentration mettent réellement en péril le travail des journalistes et l'indépendance des médias et que l'indépendance de l'audiovisuel public était, elle aussi, menacée par l'insécurité de son financement. Je me réjouis qu'un certain nombre d'amendements aient été adoptés sur l'avis favorable de la commission et du Gouvernement. Ils ont posé dans le débat la question de la concentration dans les médias, celle de la transparence de l'actionnariat ou encore celle de la censure automatisée. Je crois que cela va dans le bon sens.
Malheureusement, l'alinéa 31 du texte résonne, pour nous, comme une provocation : chacun, au sein de la NUPES comme de l'audiovisuel public, le perçoit comme une façon de remettre le financement de l'audiovisuel public dans la main du Gouvernement français, ce qui n'était pas du tout nécessaire et donne à celui-ci l'autorisation de continuer à jouer avec ce financement, comme il le fait depuis la suppression de la redevance. Comme il n'a pas été possible de supprimer ce malheureux alinéa 31 et conformément à ce que nous disions au début de l'examen du texte, nous ne pourrons donc pas voter pour celui-ci. C'est pour cela que nous nous abstiendrons.