Cet amendement propose de compléter l'alinéa 27 par les mots : « et notamment en France » pour rappeler que les atteintes à l'indépendance et au pluralisme des médias, et les pressions, voire les menaces, exercées à l'encontre des journalistes sont malheureusement bel et bien présentes en France et pas seulement dans d'autres pays de l'Union européenne. Ainsi, sur treize chaînes d'information généraliste, huit sont détenues par cinq milliardaires et leurs audiences cumulées correspondaient en 2021 à 57,2 % du total des audiences. Le rapport fait à ce sujet au nom de la commission des affaires culturelles et de l'éducation précise : « Bien que l'indépendance éditoriale des médias soit protégée en France […] il n'en demeure pas moins que ceux-ci sont dotés d'une ligne éditoriale définie par l'actionnaire ». Il peut en découler des procédures bâillons, qui existent bel et bien en France. Ainsi, ces dernières années, Vincent Bolloré et son groupe ont attaqué régulièrement des journalistes qui osaient le contredire, voire les ont tout bonnement licenciés. Rappelons qu'en 2018, vingt-six associations, vingt-trois médias et de nombreux journalistes ont publié une tribune intitulée : « Face aux poursuites bâillons de Bolloré : nous ne nous tairons pas ! » Et puis les exemples de censure préventive de médias s'accumulent, notamment par le groupe de Patrick Drahi qui a fait interdire en 2022 la divulgation d'informations par le site Reflets. Médiapart a également fait l'objet récemment d'une censure préventive. Pour toutes ces raisons, il importe de rappeler dans la proposition de résolution que cette question concerne aussi la France.