Monsieur le garde des sceaux, la justice souffre d'une crise chronique qui désespère ses acteurs et mine la confiance qui devrait l'unir aux Français. Les citoyens ont le sentiment d'une justice trop lente qui ne prend pas le temps de les écouter, d'une justice laxiste qui ne prend pas le temps de les protéger. Tout comme le Président de la République, vous avez clairement pris la mesure du mal en présentant, il y a quelques jours, le plan d'action issu des états généraux de la justice. Il s'agit non pas d'un énième raccommodage, mais d'une véritable ambition opérationnelle et concrète, qui s'accompagne de moyens largement à la hauteur des enjeux. Les organisations professionnelles et syndicales de magistrats et d'avocats semblent ne pas s'y être trompées : elles saluent ces mesures, avec une vigilance que l'on doit néanmoins admettre.
Il faut dire que l'effort est tout bonnement historique, puisque la trajectoire budgétaire du ministère de la justice aboutira à une augmentation de 60 % à l'issue des deux quinquennats. Ces montants permettront d'achever la construction des 15 000 places de prison,…