Le port de l'uniforme à l'école, qui traduit un choix de société, est devenu une nécessité. Il favorise un brassage social, mais aussi culturel. Il conforte aussi le sentiment d'appartenance à un établissement et la fierté d'en porter ses couleurs. Pourquoi ce qui serait tellement bien, tellement enthousiasmant pour les compétitions sportives comme la Coupe du monde de football, ce qui favoriserait l'esprit de corps et de solidarité, l'adhésion à un ensemble, ne fonctionnerait pas pour l'école ?
Rappelons que le ministre de l'éducation nationale a refusé de prendre position sur l'abaya. Il a laissé les professeurs se débrouiller seuls alors qu'ils sont soumis à d'intenses pressions sur ces questions. En l'occurrence, ce n'est pas un sujet sensible : c'est un sujet dangereux.
L'école publique doit être un lieu sanctuarisé où le communautarisme n'a pas sa place. Notre enjeu est la défense et la promotion de l'idéal républicain. Cet idéal universaliste consiste à assurer une instruction laïque qui permette d'être Français, non en fonction d'une origine ou d'un déterminisme, mais d'un héritage et d'un état d'esprit. L'uniforme y contribuerait grandement et Brigitte Macron elle-même est d'accord avec cela. Elle y voit aussi le moyen de gommer les différences et d'enrayer en partie le fléau du harcèlement scolaire.