L'école de la République, je crois pouvoir affirmer sans trop m'avancer que nous y sommes tous attachés ici – une école laïque, ouverte à tous, garante de la transmission des savoirs, qui forme les citoyens éclairés de demain. Le sujet offre bien des aspects et, en vue d'améliorer la politique scolaire, les angles d'attaque ne manquent pas : je citerai pêle-mêle le niveau des élèves, le recrutement des professeurs, la rémunération des personnels enseignants et non enseignants, l'inclusion des enfants handicapés, les inégalités, ou encore l'absence de mixité scolaire.
Cependant, nous ne parlerons aujourd'hui de rien de tout cela, le Rassemblement national ayant préféré s'attacher à un symbole qu'il juge essentiel : l'uniforme. Cette hiérarchie des priorités, notre groupe ne la partage pas ; les arguments avancés par le rapporteur ne nous ont pas davantage convaincus que les références aux propos de Mme Macron. Assurément, il convient que l'école soit par excellence le lieu où l'enfant se voit garantir une protection contre toute forme de discrimination, de moquerie ou de harcèlement, l'école laïque devant en outre le mettre à l'abri des influences politiques, économiques ou religieuses. Ce sont là des conditions indispensables afin que l'institution accomplisse sa mission d'éducation, de sociabilisation, d'émancipation, d'épanouissement de chaque élève. Pour la même raison, l'école doit être le lieu de l'égalité, quels que soient le genre ou l'origine sociale et culturelle des enfants ; en ce sens, la neutralité doit demeurer la règle, l'interdiction, depuis 2004, du port à l'école de signes religieux ostentatoires s'inscrivant dans cette perspective.