…par l'amélioration de l'offre de transports, qu'il s'agisse des dessertes, des fréquences ou de l'amplitude horaire, par le renforcement des aides à la conversion pour les classes populaires et l'extension des critères d'éligibilité aux véhicules thermiques récents peu émetteurs, ou encore par la prise en charge obligatoire par l'employeur du forfait mobilités durables.
La mission d'information flash conduite par nos collègues Gérard Leseul et Bruno Millienne a abouti à formuler d'autres recommandations intéressantes pour améliorer le système de vignettes Crit'Air, dont les principes de classification demeurent très contestables. L'idée étant de développer les infrastructures et les réseaux de transports publics jusqu'aux communes périphériques, de même que les parkings relais sécurisés et gratuits en périphérie des ZFE-m.
Le texte qui nous est présenté ce matin ne tient aucun compte de ces propositions. Il va même jusqu'à supprimer le dispositif de prêt à taux zéro, sous conditions de ressources, pour l'acquisition d'un véhicule propre – il représente pourtant une avancée, aussi timide soit-elle.
Pour notre part, nous refusons de céder à la démagogie. Si nous sommes favorables à un moratoire sur la mise en place des zones à faibles émissions et à la refonte du dispositif, nous sommes hostiles à sa suppression pure et simple. L'impact de la pollution de l'air sur la santé – elle causerait 48 000 morts prématurées par an dans notre pays, selon Santé publique France – justifie la mise en œuvre de mesures restrictives de la circulation dans les grandes agglomérations. Ces mesures doivent toutefois reposer sur un esprit de justice et d'équité, de façon à permettre à tous d'accéder régulièrement ou occasionnellement aux zones à faibles émissions.
À cette fin, des moyens budgétaires significatifs peuvent être engagés. Or ce n'est pas la voie qui est empruntée aujourd'hui : l'État se défausse de ses responsabilités, au détriment de la qualité et de l'accessibilité des services de transport urbain de voyageurs. Nous savons pourtant que le renforcement des investissements pour développer les infrastructures et les réseaux de transport public, la baisse du prix des tickets et l'augmentation de la fréquence et des amplitudes horaires sont quelques unes des conditions de la réussite d'une politique de réduction de la place des voitures en ville, au même titre que l'augmentation du bonus écologique et la prime à la conversion en faveur des plus modestes.
Malgré les critiques nombreuses que nous inspirent, depuis l'origine, les zones à faibles émissions, nous nous inscrivons dans une logique de mieux-disant. En conséquence, les députés du groupe GDR – NUPES voteront contre la proposition de loi.