Hier après-midi, Mme la Première ministre, Élisabeth Borne, est apparue derrière son pupitre et, comme une juge, elle a prononcé sa sentence : ce sera deux ans. Deux ans de plus pour les auxiliaires de vie, pour les agents d'entretien, pour les caristes et pour toutes celles et tous ceux à qui le Président Macron promettait qu'« il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Qu'a-t-il fait pour eux depuis ? Rien. Qu'a-t-il fait pour augmenter le salaire des manutentionnaires ou des ouvriers du secteur agroalimentaire ? Rien. Au contraire : c'est avant tout leur pouvoir de vivre que l'inflation vient rogner.
Et maintenant, la double peine : il faudra travailler jusqu'à 64 ans. Alors que, dans tous ces métiers, on s'est déjà fait opérer des épaules ou des genoux avant d'atteindre la soixantaine, qu'on a déjà les poignets usés, le dos brisé ou, pour d'autres, comme les soignants et les enseignants, le cerveau épuisé, ce sera donc 64 ans.
Suis-je hors sujet, monsieur Lescure ?