Depuis des années, et encore davantage depuis ces derniers mois, la principale préoccupation de nos concitoyens et celle de la vie chère. De plus en plus de Français sont dans le rouge dès le milieu du mois, voire ne le quittent jamais, assommés par les augmentations du coût de la vie et les salaires de misère. Tout cela ne semble pas vraiment vous intéresser puisque votre priorité pour cette rentrée est de faire passer votre réforme des retraites, qui fera trimer plus longtemps ceux qui, déjà, ne s'en sortent plus.
Nos concitoyens ultramarins sont les plus touchés par l'augmentation des prix au quotidien. L'Insee chiffre de 30 à 50 % au minimum les écarts de prix à la consommation mirobolants entre l'Hexagone et les territoires d'outre-mer ! Mais – hélas –, non contents d'oublier ces territoires, la République les méprise.
La République les oublie car elle a les moyens de maîtriser les prix. Elle a les moyens de mettre en place un blocage des prix sur les produits de première nécessité. Nous l'avons proposé, vous l'avez refusé.
La République les oublie car elle a les moyens de résorber le chômage et de mieux répartir le temps de travail entre tous, pour que chacun puisse en avoir. Nous l'avons proposé, vous l'avez refusé.
Enfin, monsieur le ministre délégué, la République les méprise. Elle leur a envoyé l'armée dès la première manifestation, leur a imposé des couvre-feux et des règles ubuesques, bien différentes de celles de l'Hexagone.
Pourtant, la République reconnaît la différence du coût de la vie entre l'Hexagone et les outre-mer puisqu'elle y indexe le salaire de ses fonctionnaires. La précarité n'existe-t-elle que pour ces derniers ?
Il est temps d'investir dans ces territoires et de mettre fin à la gestion colonialiste des outre-mer. Ils sont un atout géopolitique et stratégique indéniable et la richesse de la France. Ils disposent des ressources nécessaires pour cultiver, produire de l'énergie et créer de la richesse.
Le service public, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas. Or, monsieur le ministre délégué, le service public vacille dans les outre-mer : il faut faire des kilomètres pour se soigner ; les soignants décident de partir, pris à la gorge par un coût de la vie exorbitant ; la gestion des déchets catastrophique engendre des problèmes de santé publique ; les logements ne sont pas rénovés, alors que ces territoires sont les plus exposés aux catastrophes naturelles.
Il est temps d'y remettre du service public et de déclarer l'état d'urgence. Quand allez vous mettre fin à la discrimination de nos concitoyens ultramarins ? Cessons la gestion coloniale de ces territoires, qui sont français au même titre que la Normandie, l'Île-de-France ou la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), car la République est une et indivisible.