La vie est beaucoup plus chère dans les territoires ultramarins qu'en France hexagonale. C'est un fait ancien et permanent, pour les ménages, les entreprises et les collectivités locales dites d'outre-mer.
Le niveau de vie des peuples ultramarins, comparé à celui de l'Hexagone, s'est constamment dégradé, notamment à cause du mal-développement de leur territoire. La mondialisation, notre extrême dépendance à la France et à l'Europe – car nous importons plus de 80 % de ce que nous consommons –, la constitution d'oligopoles et de monopoles, la conjoncture marquée par la crise sanitaire, la guerre, les changements climatiques et la spéculation, aggravent la situation et rendent le quotidien des Ultramarins extrêmement difficile.
Cela se traduit par une consolidation inquiétante des oligopoles et une spirale inflationniste sans précédent ; une augmentation dramatique de la précarité, de la pauvreté et donc une chute du pouvoir d'achat ; des collectivités locales exsangues, condamnées à subir des contrats de redressement en outre-mer et des politiques d'État déconnectées de nos réalités. Ces phénomènes conjugués creusent les inégalités entre les Français résidant en Hexagone et ceux résidant en outre-mer, où le coût de la vie est plus qu'excessif, plus qu'insupportable.
Aux inégalités qui s'accroissent s'ajoute une iniquité de traitement inacceptable. Par exemple, le montant de la dotation de continuité territoriale est de 45 millions d'euros pour l'outre-mer ; c'est 190 millions d'euros pour la Corse. Pourtant, les contraintes naturelles telles que l'insularité, l'éloignement, l'exiguïté des marchés intérieurs, combinées à la consolidation des oligopoles sont des phénomènes bien connus. Pourtant, grâce aux outre-mer, la France est la deuxième puissance maritime mondiale, une puissance mondiale en matière de biodiversité, d'énergies renouvelables et sur le plan géostratégique.
Certes, des réponses doivent être coconstruites avec les collectivités locales. Certes, l'élargissement du BQP+ doit être salué, mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de la vie chère. Monsieur le ministre délégué, que comptez-vous faire pour accompagner les ménages, les entreprises et les collectivités locales dans cette épreuve de vie ?