Depuis ce 1er janvier, de nombreux Français ont à assumer une hausse inédite du tarif de l'eau pouvant aller jusqu'à 30 %, la faute à la crise énergétique et à l'explosion des prix de l'électricité.
Mais là où le prix de l'eau est désespérément imbattable, c'est bien dans nos territoires d'outre-mer. Je pense bien sûr à nos compatriotes de Guadeloupe, mais aussi à ceux de Martinique, de Mayotte et de Guyane, lesquels subissent une triple peine.
Ils sont d'abord victimes des difficultés liées à l'énergie, le prix du gaz ayant été multiplié par vingt en un an et celui de l'électricité par dix.
Ils subissent ensuite les difficultés liées à l'alimentation, le prix de l'huile, par exemple, ayant progressé de 137 % en un an, celui des pâtes de 29 %, et sachant que, comme vous le savez, les prix de base sont largement supérieurs – de 30 à 50 % – dans les territoires ultramarins.
Enfin, à la vie chère, s'ajoutent les tourments quotidiens pour obtenir la ressource la plus vitale qui soit : l'eau. Non seulement l'eau est rare, gaspillée en raison des fuites, parfois contaminée au chlordécone – pour ce qui concerne les Antilles, monsieur le ministre délégué –, mais elle est en plus hors de prix. En 2021, si le prix global moyen de l'eau potable s'élevait à 4,30 euros le mètre cube dans notre pays, celui-ci atteignait 6,52 euros en Guadeloupe, là où le taux de pauvreté est pourtant six fois plus élevé que dans l'Hexagone.
Il y a deux ans, au pic de l'épidémie de covid-19, certains de nos compatriotes devaient affronter la crise sanitaire sans pouvoir se laver les mains. Il y a un mois, la tempête Fiona ravageait l'archipel de Guadeloupe et privait des dizaines de milliers de personnes d'accès à l'eau potable – coupure qui se poursuit, j'en veux pour preuve les factures et les notifications que m'envoient certains de nos compatriotes guadeloupéens.
Monsieur le ministre délégué, cette situation est indigne. Le groupe La France insoumise est favorable à faire de l'accès à l'eau un droit constitutionnel, afin de garantir à toutes et tous ce bien commun.
Quand accepterez-vous enfin ce que nous demandons depuis plusieurs années, à savoir le déclenchement du plan Orsec Eau potable et le plafonnement du prix des bouteilles d'eau ?
Quand allez-vous enfin débloquer un plan massif de rénovation des canalisations vieillissantes ? Et il ne s'agit pas de consacrer 1 milliard d'euros à des canalisations vieilles de soixante-dix ans : il faut les remplacer complètement.