En janvier 2022, l'association Familles rurales avait observé qu'un même panier de produits coûtait en outre-mer près de 50 % de plus que dans l'Hexagone. Un chiffre ahurissant et lourd de sens, alors que l'Insee rappelle que 18 % des Français en situation de grande pauvreté résident en outre-mer. En conséquence, le pouvoir d'achat de nos compatriotes d'outre-mer est bien plus faible, et chaque crise accroît un peu plus leurs difficultés.
Face à cette situation, le Gouvernement a lancé, en décembre 2022, l'Oudinot du pouvoir d'achat. Objectif affiché : permettre une stabilisation, voire une baisse des prix des biens et des services de grande consommation. Résultat de l'opération : un simple renforcement du bouclier qualité prix. Quelle ambition pour l'outre-mer ! Et ce n'est pas tout, hélas. En plus des surtaxes que subissent nos concitoyens d'outre-mer pour le transfert de leurs colis, La Poste a décidé, en juin 2022, d'ajouter des frais de dossier compris entre deux et huit euros. Ainsi, il n'est pas rare que la valeur des frais de port soit supérieure à celle du colis – vous l'admettiez vous-même en novembre dernier !
En réalité, nos compatriotes ultramarins sont, une fois de plus, mis de côté. Vous savez que les accords conclus avec les grandes surfaces ne sont pas des solutions pérennes et que le renforcement du bouclier qualité prix n'est qu'une solution de court terme qui ne résout pas en profondeur la question du pouvoir d'achat. Le Gouvernement doit prendre à bras-le-corps ces problématiques qui ne sont pas nouvelles et qui s'aggravent.
Nos concitoyens d'outre-mer doivent être considérés comme une partie intégrante de notre pays et leurs particularismes pris en compte.
Des solutions efficaces et durables existent. Depuis des années, le Rassemblement national et Marine Le Pen s'en font l'écho. Elles passent par une reconfiguration de l'octroi de mer, cette taxe qui pèse sur les consommateurs ultramarins et le commerce local, mais aussi, à l'instar des lois Pons de 1986, Perben de 1994 et Girardin de 2003, par une exonération sectorielle de cotisations sociales ainsi que par des dispositifs de défiscalisation régulièrement évalués.
Le Gouvernement compte-t-il enfin mettre en œuvre ces solutions concrètes et nécessaires pour favoriser le pouvoir d'achat de nos concitoyens ultramarins ?