Si vous me le permettez, monsieur Pancher, je voudrais commencer par dire un mot sur l'inflation ; nous reviendrons ensuite sur les transports. En 2022, en Guadeloupe comme en Martinique, le taux d'inflation était de 3,6 % ; à La Réunion, de 3,5 % ; à Mayotte, de 5,9 %. Pendant la même période, le taux d'inflation était de 5,2 % en Guyane et de 6,2 % dans l'Hexagone. Il y a bien une inflation qui n'existait pas avant, mais l'enjeu n'est pas tant la croissance des prix que son impact sur une population déjà en difficulté. Arrêtons de dire que l'inflation galope : c'est faux.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas travailler sur les prix des billets d'avion. Le premier enjeu en ce domaine consiste à préserver la desserte. Nous venons de le faire à La Réunion avec Air Austral ; nous essayons d'en faire autant aux Antilles avec Corsair, Air Guyane et Air Caraïbes. Cette dernière compagnie va mieux, mais elle ne survivra pas si nous ne faisons rien. Chaque intervention coûte 150 à 160 millions d'euros, payés par le contribuable, certes volontiers, mais tout de même payés. Le premier enjeu consiste donc à avoir des compagnies aériennes. Le second consiste à avoir des avions, en particulier à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Saint-Martin. Il nous faut donc avoir des compagnies aériennes performantes.
S'agissant des billets d'avion, je laisse de côté les vols intérieurs à la Guyane ; ce sujet est très compliqué, on y travaille. Pour le reste, j'ai obtenu d'Air France que les prix ne bougent pas, à l'exception de la répercussion de la hausse du prix du carburant ; mais je ne sais pas bloquer les prix des billets d'avion. En revanche, nous avons décidé ensemble de réformer L'Agence de l'outre-mer pour la mobilité (Ladom), de la doter de beaucoup d'argent, ainsi que d'un directeur général, d'un président et d'une politique tarifaire favorable à ceux qui veulent se déplacer – vous avez voté cette réforme. Je suis confiant : avec Ladom, on va faire baisser les prix des billets d'avion pour ceux qui en ont vraiment besoin.