En matière d'ambition européenne, comme l'a dit M. Philippe Baptiste, je pense qu'il faut surtout rechercher la complémentarité. Elle existe au travers de l'ESA pour ce qui est des différents pays européens, ce qui permet de réaliser au niveau européen des programmes qu'aucun des pays pris isolément ne peut se payer tout seul.
Le rapport entre programmes de lanceur et programmes de satellites ne doit pas du tout être posé en termes de compétition. Si l'Europe a réussi à développer les plus grands opérateurs de satellites de communication au monde et deux champions, en particulier français, comme constructeurs de satellites, c'est grâce à la capacité à déployer de façon autonome et compétitive des infrastructures spatiales. Il n'y aurait pas de satellites sans accès à l'espace, et il n'y aurait pas d'accès à l'espace si nous n'en avions pas besoin. Je crois qu'il ne faut pas opposer les deux, mais trouver le bon équilibre. Il est évident qu'aujourd'hui, il y a une difficulté du côté des lanceurs, que nous devons surmonter. Celle-ci est liée à l'arrêt de Soyouz, au retard d'Ariane 6 et à la compétition américaine qui crée de forts déséquilibres.
Il faut parvenir à trouver le bon équilibre pour aller de l'avant et nourrir nos ambitions avec un accès, et même un transport spatial autonome en Europe. Ceci peut également apporter des réponses aux futures problématiques des débris : il va falloir que nous rendions des services en orbite, pas seulement aller vers un point dans l'espace mais déplacer des satellites, ramasser les débris, etc. Toutes ces solutions sont complémentaires pour continuer à développer notre présence dans l'espace.