Un petit mot sur l'Allemagne et les pays européens. Il est toujours difficile de coopérer, de se mettre d'accord avec certains pays, et en particulier, dans la période actuelle, avec l'Allemagne. C'est néanmoins indispensable, puisque la France et l'Allemagne représentent ensemble parfois plus de 66 % des contributions à un projet européen. En un sens, c'est bien d'avoir des partenaires ambitieux. Chacun a évidemment ses intérêts nationaux, mais il est très important d'arriver à trouver des points de convergence, des sujets d'intérêts communs.
Je vais prendre l'exemple du projet Metop-SG, un projet de météo opérationnelle à basse altitude qui va permettre d'améliorer les prévisions météorologiques. La France et l'Allemagne s'étaient mises d'accord préalablement sur le fait qu'elles feraient une contribution à parité en se répartissant l'activité de façon intelligente (les instruments optiques en France et les instruments radars en Allemagne) et en couvrant chacune de l'ordre de 30 % du coût de Metop-SG. Finalement, il y a eu un énorme effet de levier pour ces pays, qui disposent de tous les résultats en matière météo sans avoir dépensé plus de 30 %. C'est l'idéal.
Le pire est quand l'Allemagne et la France ne se mettent pas d'accord, que l'on fait de la surenchère, qu'au dernier moment l'un d'eux sort un gros chèque pour essayer de passer devant l'autre. Finalement, les programmes sont sursouscrits à l'ESA. Cela génère du gaspillage budgétaire alors qu'on aurait pu essayer, dans la mesure du possible, de se mettre d'accord et de bien répartir nos budgets sur les bons programmes. Il est toujours difficile de se mettre d'accord, mais quand on y arrive, je pense que l'on emmène toute l'Europe avec nous, et c'est très important.