C'est un sujet important. S'agissant de la position des start-up, je crois qu'il y a une volonté de contribuer pleinement à l'effort européen.
Nous voulons être des champions environnementaux. Nous avons toujours des solutions duales où l'environnement est important. Il est clair que si nous choisissons de laisser des satellites pourrir en orbite, nous ne sommes pas très crédibles. Le syndrome de Kessler, bien connu, décrit un scénario dans lequel on laisse des satellites opérer dans un environnement spatial de plus en plus pollué jusqu'au moment critique où la densité de débris devient telle que tout explose et où l'espace devient inhabitable pour tout le monde. C'est le scénario catastrophe.
Nous avons parlé de la LOS en France. Elle impose de sortir des orbites utiles tout satellite en fin de vie et de le détruire dans l'atmosphère. Cette obligation est très claire depuis le début pour chacun d'entre nous. En 2027, environ 140 satellites seront en orbite. J'ai fait le calcul : pour une orbite à une altitude de 500 kilomètres, il faut se représenter une sphère dont la surface fait 3 millions de kilomètres carrés, soit environ un tiers de l'Europe. Si nous sommes intelligents, il y aura encore de la place en orbite basse. Si nous sommes responsables, il y aura encore un espace pour travailler.
Je me bats un peu pour les start-up. Pour être compétitifs et avancer, les Américains ont choisi d'associer les start-up. Le CNES a fait des pas importants dans ce sens. Or, si la connexion entre le CNES et l'ESA est réelle, il faut, je crois, que l'ESA puisse aussi avancer. Cela fait deux ans que nous travaillons pour l' European Innovation Council (EIC), et nous n'avons encore rien alors que tout autour, l'environnement bouge très vite ; c'est compliqué. Peu de start-up peuvent investir en Europe. Les décisions doivent être plus rapides. Encore plus qu'en France, il existe une déconnexion liée à la durée des processus.