La dimension sociétale des recommandations que nous émettons nous préoccupe tout autant que leur dimension scientifique. Vous avez raison : grâce à la vaccination et à l'immunité collective des populations mondiales, nous constatons un amoindrissement progressif de la sévérité des vagues de covid. Néanmoins, la France déplore toujours cent décès par jour liés au covid. Ces décès sont essentiellement le fait de personnes qui n'avaient pas vaccinées, qui avaient été vaccinées il y a longtemps, ou, surtout, de personnes trop fragiles pour répondre fortement aux vaccins. Je pense particulièrement aux patients immunodéprimés, qui n'ont pas les moyens de répondre correctement aux vaccins parce que leur système immunitaire ne fonctionne pas. La sévérité probable des vagues de covid diminue donc, mais leur gravité reste importante et ne saurait être négligée. Dans une phase de recirculation active du virus – cette formulation nous paraît plus adéquate que celle de neuvième vague –, il nous paraît nécessaire de renforcer les mesures de prévention, qui intègrent le port du masque, la vaccination, le traitement et les gestes barrières.
Nous avons pesé les avantages et les inconvénients de mesures coercitives concernant le port du masque, en prenant en compte son impact sociétal. Notre avis sera public la semaine prochaine sur ce sujet.