Je pense que cela doit amener chacun à réfléchir au fait que lorsqu'un groupe programme une niche parlementaire, elle doit être calibrée à la hauteur de la journée qui lui est réservée. Si l'on commence à y inscrire huit, dix ou douze textes, il faut veiller à ne pas dévaloriser le travail parlementaire – le collègue Delaporte s'en indignait à l'instant. Il y a quelques mois, nous avons déposé un texte sur le scrutin proportionnel, repris mot pour mot grâce à un magnifique copié-collé. Je suis ennuyé que le Rassemblement National manque de mains pour écrire ces différentes propositions de loi.
Quelle image donnons-nous du Parlement ? Nous ne sommes même pas capables d'aller jusqu'au bout de l'ordre du jour d'une niche, mais on va ensuite piquer – c'est comme ça que cela s'appelle – les textes des autres. Je trouve cela vraiment pas bien du tout et cela vaut pour chacun. Dans le groupe auquel j'appartiens, on ne l'a jamais fait ; je ne l'ai jamais fait non plus, alors que cela fait assez longtemps que je suis élu.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cela se voit : la Présidente de l'Assemblée est en train de réfléchir au travail parlementaire avec les présidents de groupe. Cela vaut pour les copiés-collés comme pour les amendements lorsqu'on prévoit d'en déposer 10 000 ou 15 000 : le droit d'amendement est bien sûr inviolable, mais je pense que cela doit tous nous inviter à réfléchir collectivement sur la qualité du travail parlementaire. Piquer les textes des autres, faire des copiés-collés ad vitam æternam, cela n'a pas de sens, cela dénature le travail parlementaire et l'opinion publique considère dans cette affaire que tout le monde est responsable.