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Intervention de Maxime Minot

Réunion du mercredi 14 décembre 2022 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

L'école est un lieu sacré de notre République, un lieu de transmission et de socialisation. Elle a besoin d'un cadre qui y maintienne l'ordre, l'autorité mais aussi la confiance. Car pour s'épanouir à l'école, nos enfants ont besoin d'avoir confiance – en le système scolaire, en leur établissement, en leurs encadrants mais aussi et surtout en eux et en leurs camarades.

Depuis plusieurs années, cette confiance a été fragilisée, d'abord par une politique hasardeuse de l'ducation nationale et un enchaînement de réformes incompréhensibles pour les enseignants, les élèves et leurs parents. Ensuite, l'égalité, le respect et le collectif ont été mis à mal, en particulier le respect de l'interdiction du port de signes ou tenues ostentatoires. Au mois d'octobre 2022, nous répertoriions 720 atteintes. Ces déviances pourraient être évitées en partie grâce au port d'une tenue uniforme.

Le groupe Les Républicains y est depuis longtemps favorable. Dès 2018, j'ai moi-même déposé un texte visant à instaurer une tenue uniforme dans les établissements scolaires, et plusieurs de mes collègues ont encore récemment déposé des propositions similaires.

L'instauration d'une tenue unique permet d'abord d'effacer les inégalités sociales en replaçant tous les élèves sur un pied d'égalité, sans distinction de marque, de style ni de moyens financiers. Lorsque nous étions jeunes, il était plus facile de déterminer l'aisance financière de nos camarades que leur religion. Il faut gommer ces différences. Le port d'une tenue uniforme favoriserait une meilleure intégration des élèves, qui n'auraient plus à se définir en fonction des vêtements qu'ils portent et des signes ostentatoires véhiculés, religieux ou non.

Le port de l'uniforme combat aussi le règne de l'apparence chez les jeunes. À l'ère des réseaux sociaux, ils se libéreraient ainsi du regard des autres et se consacreraient plus facilement à leur apprentissage. L'uniforme instaure une rigueur et impose sans force les préceptes de l'éducation scolaire. C'est un outil pédagogique qui conditionne l'élève au travail, au devoir, à la discipline, à la hiérarchie et à la réussite, et crée l'atmosphère adéquate.

L'uniforme permet également de valoriser l'image de l'établissement et de créer un sentiment d'appartenance. L'élève identifie son lieu de scolarisation comme un lieu à part, dans lequel il peut s'impliquer et s'engager. L'uniforme crée une communauté propre à l'établissement. Il garantit l'unité et crée une sorte de nouvelle famille pour les élèves, dans laquelle chacun peut être lui-même, sans être jugé. À l'image des associations sportives où chacun défend son maillot, la fierté d'appartenir à cette communauté galvaniserait les jeunes.

Si ce texte défend avant tout le principe de la laïcité à l'école, les raisons de le soutenir vont bien au-delà. Dans de nombreux pays, le port de l'uniforme apporte égalité, appartenance et esprit d'équipe. Certains établissements, en métropole comme outre-mer, l'ont déjà adopté. L'opinion publique, au-delà des clivages politiques et des classes sociales, y est de plus en plus favorable. Engageons-nous enfin sur ce terrain, en laissant toute la liberté aux établissements de définir les modalités – sans oublier d'inclure dans cette discussion les élèves, qui doivent voir cette évolution comme une opportunité et non comme une contrainte.

De façon transpartisane, nous pouvons ici tendre au retour de l'ordre, de la sécurité, du respect de la laïcité et de l'égalité à l'école. Le groupe Les Républicains votera en faveur de ce texte.

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