Le port d'une tenue uniforme dans les écoles et les collèges est une proposition de bon sens, que la France a toujours su défendre au fil du temps et pour tous. En 2003, l'ancien ministre de l'Éducation nationale Xavier Darcos relançait le débat sur la tenue scolaire et suggérait déjà son retour dans nos établissements, notamment pour supprimer les différences visibles de niveau social ou de fortune. Par manque de courage politique, cette proposition n'a jamais abouti. Toutefois, en 2020, un sondage BVA révélait que 63 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, étaient favorables au retour de l'uniforme sur le temps scolaire dans nos établissements publics.
Le premier argument est quasiment toujours le même : lutter contre les inégalités sociales. En refusant de soutenir cette proposition de loi, la NUPES se fourvoie et refuse d'abord de défendre les plus modestes. En effet, l'existence de marqueurs sociaux qui distinguent les élèves entre eux et révèlent les différences de niveaux de fortune de leurs parents contrarie une ambition républicaine fondamentale que vous avez oubliée : l'égalité des chances.
Dans la vie scolaire, les tenues vestimentaires provoquent souvent jalousies et rivalités, et peuvent conduire à des tensions, des violences ou du harcèlement entre les élèves. Le port d'une tenue uniforme aux couleurs de l'établissement permet de faire cesser cette course aux marques coûteuses génératrice de tensions. Elle fait d'ailleurs ses preuves en dehors de l'Hexagone, comme en Martinique, où l'uniforme a été adopté dans l'ensemble des écoles, collèges et lycées, au nom de l'égalité entre les élèves.
L'uniforme permet aussi de lutter contre le communautarisme islamiste. C'est peut-être cette réalité qui fait hurler les islamo-gauchistes. La multiplication inquiétante dans les établissements publics de tenues à caractère religieux, notamment des abayas, légitime la réinstauration de la tenue uniforme obligatoire à l'école et au collège. Chaque jour, la République laïque recule. Sur le seul mois de novembre, 353 atteintes à la laïcité ont été signalées, dont 40 % par le port de vêtements ou de signes religieux. Les professeurs et les équipes pédagogiques ont le sentiment d'être abandonnés par le Gouvernement, et ne savent plus comment s'armer face à un repli communautaire qui gagne du terrain. Un flou législatif ainsi qu'une certaine passivité des pouvoirs publics subsistent dans notre pays, dont certains profitent pour introduire des tenues religieuses jugées confuses, mais clairement islamistes, à l'école. L'instauration d'une tenue uniforme dans nos écoles et nos collèges enverrait un message clair : le fondamentalisme islamique n'a pas sa place dans l'école de la République.
Dans de nombreux pays, l'uniforme a surtout permis de développer et de maintenir un sentiment d'appartenance à son établissement et à la communauté d'élèves. Au Royaume-Uni, 80 % des élèves du primaire le portent, et 98 % dans le secondaire. Respect envers l'établissement, sens du collectif, cohésion du groupe : les effets vertueux d'un code vestimentaire sont nombreux. Rassembler est le maître-mot de cette proposition de loi.
Enfin, à ceux qui invoqueraient l'argument financier, un raisonnement simple permet de dire que l'achat d'une seule et même tenue pour le temps scolaire remplace au moins cinq tenues vestimentaires qui sont à la charge des parents.
Oui, l'uniforme est la vraie tenue républicaine et les députés du Rassemblement national seront fiers de défendre cette proposition de loi lors de leur niche parlementaire du 12 janvier.