« Ensemble, je veux que nous redonnions un sens et une vertu au mot compromis » : cette phrase, madame la Première ministre, vous l'avez prononcée ici même, le 6 juillet. Par dix fois, vous avez échoué à suivre la ligne de conduite que vous vous étiez fixée ; par dix fois, vous avez préféré la brutalité au dialogue, esquivé le débat. En retour, l'examen de cette motion de censure nous vaut dix minutes de parole, arrachées en dépit du verrouillage de nos institutions – dix minutes pour vous rappeler sept mesures emblématiques des pistes de travail et tentatives de compromis élaborées par le groupe Écologiste – NUPES, pour démontrer aux Français que le budget de l'État aurait pu être tout autre.
Madame la Première ministre, votre acharnement a privé la France d'une révolution ferroviaire. Depuis l'arrivée des lignes à grande vitesse, la France du rail décline : pour ne citer qu'un exemple, le Lyon-Grenoble est devenu aux heures de pointe un calvaire pour ses passagers entassés, victimes de retards trop fréquents et de rames trop peu nombreuses. Christine Arrighi, rapporteure spéciale du projet de loi de finances pour 2023 chargée des infrastructures et services de transport, l'a clairement exposé : sans un entretien suffisant des voies ferrées, il devient impossible de faire rouler les trains.