L'avantage avec vous, chers collègues de la NUPES, c'est que nous ne sommes jamais vraiment déçus, et encore moins surpris ! Ce n'est pas comme si vous ne nous aviez pas prévenus. Pour la dixième fois, nous voilà à écouter les mêmes discours, inlassablement débités par les pourfendeurs du Gouvernement, les soi-disant protecteurs héroïques des droits du Parlement face à un exécutif qui serait sourd à tout avertissement. Vous mettez toutes vos forces dans ce baroud d'honneur, que vous savez perdu d'avance. Mais qu'importe ! À vous entendre, vous êtes les défenseurs de la démocratie – d'ailleurs, vous êtes la démocratie.
Qu'importe le décalage si important entre vos paroles et vos actes. Qu'importe si vous êtes les premiers à faire de l'obstruction, à invectiver régulièrement chaque orateur du Gouvernement ou de la majorité qui aura l'outrecuidance de vous porter la contradiction dans cet hémicycle. Qu'importe si ces leçons de démocratie, que vous êtes si prompts à donner dès lors qu'elles sont filmées et diffusées, ne s'appliquent jamais dans les obscurs cénacles de vos organes de décision interne, comme le démontre l'actualité récente. Qu'importe la réalité de ce que vous avancez, des procès d'intention que vous faites, des indignations à géométrie variable auxquelles vous vous adonnez. Ce qu'il vous faut, c'est taper fort, faire du bruit et, si possible, avoir une capsule vidéo à partager sur les réseaux sociaux, avec des beaux sous-titres et des phrases chocs.