Pas un mot, ici, n'a été prononcé pour en souligner l'urgence. Pensez aux bailleurs sociaux que nous avons reçus, aux constructeurs que nous avons entendus, aux collectivités locales que nous avons écoutées, aux associations de locataires et de propriétaires, aux ONG qui œuvrent chaque jour à l'accompagnement des personnes mal logées et qui nous ont interpellés. Croyez-vous vraiment qu'à travers nous, ils n'ont rien à faire valoir, rien à vous dire, rien à vous demander ? Ces forces de la société civile sont-elles, comme nous, indignes de votre écoute et de votre considération ? Au contraire, beaucoup de leurs propositions auraient gagné à faire l'objet d'un débat ici. Mais, chose regrettable, vous vous y êtes refusés.
Peu ou prou, vous avez décidé seuls, et sans débat, de 1 200 milliards d'euros de dépenses. Ce n'est pas seulement le Parlement que vous avez réduit au silence, ce sont aussi les Français ! N'en percevez-vous pas la gravité ? N'en nourrissez-vous pas, confusément, un sentiment de honte ou, à tout le moins, une forme d'intranquillité d'esprit ? Vous avez esquivé des débats essentiels que vous deviez aux Françaises et aux Français. Nous sommes en droit de nous poser la question suivante : cette année, l'Assemblée nationale a-t-elle véritablement consenti à l'impôt et au budget de la nation, conformément aux plus hautes exigences démocratiques ?