Car, madame la Première ministre, vous avez surtout infligé à la représentation nationale une humiliation sans précédent, dans un contexte lui-même sans précédent de majorité relative issue des urnes – notre guide et notre maître. Vous n'avez tenu aucun compte de cette nouvelle donne, alors que se posait à vous et au Président de la République cette question simple : à quoi les Français nous demandent-ils de renoncer puisque nous n'avons pas de mandat clair pour appliquer notre programme ?
Vous avez, à travers nous, infligé maints camouflets à l'ensemble des concitoyens qui attendaient beaucoup du débat parlementaire et croyaient à vos promesses de gouverner autrement. Derrière chacune et chacun d'entre nous, il y a des femmes et des hommes, des collectivités locales et des associations qui, chaque année, placent de grands espoirs en ces débats budgétaires, en ce moment de reddition des comptes.
Vous avez sans doute déçu, frustré, provoqué beaucoup d'incompréhension et, je le crains, de colère parmi nos compatriotes, dans un moment qui appelle pourtant, plus que jamais, à la concorde.