Cela revient à diminuer toujours plus la marge de manœuvre financière des collectivités, donc leur liberté d'action politique, alors qu'elles sont censées constituer le premier échelon de notre démocratie.
Impossible aussi, sans motion de censure, de mentionner les Français que vous jetez dans la pauvreté. L'augmentation des prix empêche des millions d'entre eux de vivre dignement : elle les prive non seulement des nécessités essentielles, mais aussi des petits plaisirs de la vie, modestes mais si importants, qui font de nous des êtres humains. En effet, combien de Français ne pourront pas, cette année, déposer un cadeau au pied du sapin, ne serait-ce que pour leurs enfants ? Combien vivront encore la honte et l'humiliation, ce sentiment terrible, destructeur, de ne pas être à la hauteur, parce que le système les broie ?
Pendant ce temps, vous êtes là, presque heureux, à répéter que tout va bien, car « l'inflation est la plus faible d'Europe », dissimulant volontairement que le revenu réel des Français a connu lors du premier trimestre 2022 la baisse la plus importante parmi les pays de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques. Cette chute s'explique par votre politique qui consiste à distribuer des chèques : quand vous arrêtez d'en distribuer, comme vous vous apprêtez à le faire début 2023 pour l'essence et l'électricité, tout s'effondre pour ceux qui maintenaient difficilement la tête hors de l'eau. C'est pourquoi l'augmentation des salaires reste la principale bataille à mener.