Je pense chers collègues, comme je l'avais dit en commission, qu'il existe une divergence idéologique entre nous et que nos positions seront difficilement réconciliables. Nous souhaitons en effet pour notre part encadrer les contrats de vente directe, qui existent déjà, plutôt que de laisser faire. Vous avez évoqué Google, monsieur Laisney. Il manque rarement une voix pour souligner que la consommation des centres de données est un sujet en tant que tel, même si leur poids dans l'empreinte globale du numérique sur l'environnement est relatif par rapport à celui des terminaux. Ce sont des débats que nous avons assez régulièrement. En l'occurrence, la contractualisation par Google est un sujet, mais elle apporte aussi des solutions à la consommation des centres de données.
Nos positions sont donc totalement contraires. Sans doute serai-je plus bref au sujet des amendements que nous examinerons par la suite, mais il me faut prendre le temps nécessaire pour expliquer ma position sur les amendements de suppression de l'article 17, qui sont les plus radicaux. Vous demeurez toujours fidèles, finalement, à la doctrine et à l'idéologie qui sont les vôtres – au sens noble du terme. Le souhait d'un opérateur unique et l'idée que l'électricité serait un bien public correspondent à une autre façon de voir les choses, alors qu'il existe actuellement de nombreux acteurs privés. Nous en reparlerons lors de nos débats. Les avis que je donnerai seront néanmoins plus brefs sur les amendements que je qualifierai de repli puisqu'ils sont moins ambitieux que ceux qui expriment votre volonté première.
Je pense quant à moi que les contrats de vente directe s'inscrivent dans une logique complémentaire à celle des soutiens publics. Ils constituent par ailleurs un outil intéressant, demandé par les entreprises, puisqu'ils offrent de la visibilité : vous l'avez d'ailleurs évoqué tout à l'heure. Pour de nombreuses installations de production à partir d'énergies renouvelables qui vont se retrouver en fin de contrat, les contrats de vente directe représentent un potentiel intéressant. Le Sénat a ouvert ces contrats aux collectivités, ce qui nous semble opportun, notamment parce qu'elles sont demandeuses.
Enfin, en matière de régulation et de contrôle, je veux rappeler l'action de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui encadrera bien évidemment le développement de ces contrats dans le cadre de son rôle de régulateur et grâce à certains outils, parmi lesquels le suivi statistique.
Pour l'ensemble de ces raisons – que je pourrai être amené à invoquer à nouveau au cours de la discussion, lorsque nous examinerons des amendements visant à modifier l'article 17 –, je serai défavorable aux amendements de suppression.