Madame la ministre, vous avez, une fois de plus, tenu des propos mensongers lorsque vous avez parlé de la réindustrialisation de la France. Le plan présenté par le Gouvernement et par M. Macron prend pour bases les scénarios de RTE, le Réseau de transport d'électricité. Or le scénario dit central et celui dit de réindustrialisation profonde, ne prévoient pas, en réalité, de réindustrialisation.
Le scénario central prévoit que la part de l'industrie – même si celle-ci augmente peut-être en valeur – dans le PIB de la France se maintiendrait à 10 %. Quand un pays industriel enregistre de tels résultats, je ne le qualifierais pas de puissance industrielle. Je vous rappelle qu'il y a trente ans – soit environ la même période que celle qui nous sépare de 2050 –, la part de l'industrie dans le PIB de la France s'élevait à 20 %. Vous ne prévoyez donc pas du tout de revenir au niveau que nous avons connu hier. Même le scénario dit d'industrialisation profonde prévoit que la part de l'industrie dans le PIB passera seulement à 12 ou 13 %. Aucun des scénarios dont vous disposez pour 2050 ne prévoit de réindustrialisation massive.
Par ailleurs, les ordres de grandeur que vous avez donnés sont exacts, madame la ministre. C'est pourquoi nous proposons la construction de vingt à trente réacteurs nucléaires – et nous l'assumons. Nous souhaitons la réindustrialisation et nous voulons recourir à une énergie qui soit pilotable. Nous faisons preuve de cohérence vis-à-vis des Français, nous ne leur avons pas menti. Tous les députés Rassemblement national qui ont été élus s'étaient présentés devant les Français avec un projet prévoyant la construction de vingt à trente réacteurs nucléaires. C'est ce que nous voulons faire et nous l'avons toujours assumé.
S'agissant de l'hydrogène, auquel vous souhaitez avoir recours, l'audition de M. Pouyanné, que nous avons menée en commission d'enquête, a été très intéressante. Interrogé à propos du nombre de réacteurs nucléaires qui seraient nécessaires d'ici à 2040 si l'on souhaite produire de l'hydrogène vert, il a répondu qu'il en faudrait vingt. Tout converge donc vers un plan de nucléarisation d'une dimension beaucoup plus grande.
Enfin, je répète qu'il est absurde d'accumuler sans cesse des moyens de production non pilotables. Depuis le début du débat, nous vous avons demandé, madame la ministre et monsieur le rapporteur pour avis, ce que vous feriez quand, dans dix ou vingt ans, un soir d'hiver, il n'y aura ni vent ni soleil. Comment produirez-vous alors de l'électricité ?