S'il fallait qualifier par trois mots la politique du Gouvernement en matière d'accompagnement des plus pauvres de nos compatriotes, on pourrait dire qu'elle est indécente, brutale et immorale.
Il est indécent, en effet, de répondre à l'effondrement social et à son cortège de misères et de souffrances par quelques miettes insuffisantes, comme l'ont dit M. Quatennens et M. Delaporte.
Au moins êtes-vous cohérents puisque, depuis cinq ans, la majorité est laxiste à l'égard de la pauvreté et brutale à l'égard des pauvres. Brutalité dans les mots : je pense au Président de la République dénonçant le « pognon de dingue », qui aide pourtant nombre de nos concitoyens à survivre, et disant de ceux qui vivent dans la pauvreté qu'ils ne sont rien. Brutalité dans les actes : faut-il vous rappeler la baisse de l'aide personnalisée au logement (APL), la réforme de l'assurance chômage ou, lors de la campagne présidentielle, la volonté de conditionner le RSA à du travail forcé ?