…mais on peut au contraire décider d'agir. Certains ici se sont lancés dans de grandes envolées sur la réindustrialisation de la France. J'y crois moi-même profondément. Pour y parvenir, nous devrons toutefois disposer d'une énergie abondante, décarbonée et peu chère – en tout cas, moins chère qu'elle ne l'est actuellement. Nous pouvons l'obtenir en développant l'éolien marin. Certains ont fait référence au prix de l'électricité produite. Dans un parc comme celui de Dunkerque, il s'élèvera à 44 euros par mégawattheure, auxquels s'ajouteront 16 euros pour le raccordement au réseau. Autant vous dire que tous les industriels français signeraient pour acheter de l'électricité à un tel prix !
Voulons-nous progresser en ce sens, ou préférons-nous trouver mille raisons pour justifier l'instauration d'une gouvernance qui finira par nous empêcher de mener les projets à bien ? Les comités des pêches et les élus auront leur place et leur voix au chapitre, mais, in fine, l'objectif d'une concertation consiste à trouver un compromis entre les différents usages. Il faut accepter ce principe.
Les porteurs de projets éoliens ne pourront pas imposer leur point de vue. Cependant, ils ne seront pas écartés de la concertation. On ne leur répondra pas qu'ils n'ont pas leur mot à dire et qu'on développera plutôt ce type de projet dans les eaux britanniques, parce que c'est tellement mieux, mais surtout pas en France – car tel est bien le type de raisonnement qu'on peut percevoir derrière certains amendements.
Soyons vigilants. Sur certaines côtes, la limite de 40 kilomètres, et plus encore de 50 kilomètres, pose problème. Nous devons savoir ce que nous voulons. Si nous souhaitons notre indépendance énergétique, cela suppose que nous fassions collectivement des efforts et que nous trouvions les meilleurs compromis. Tel est le prix d'une sortie des énergies fossiles, laquelle aura un impact massif en matière de climat mais aussi de pouvoir d'achat et de réindustrialisation.