Enfin, je veux dire un mot des collectivités territoriales, qui sont en première ligne face à la crise, comme elles l'ont été face à l'épidémie de covid-19, et subissent la hausse des tarifs de l'électricité. Cela a déjà été rappelé, un amendement de ma collègue Pires Beaune a été adopté, visant à instituer un filet de sécurité. Les collectivités locales, c'est vrai, pourront bénéficier de l'amortisseur électricité. Mais, une fois encore, les seuils fixés laisseront nombre d'entre elles sur le carreau. Il faut donc que chaque collectivité locale bénéficie du bouclier tarifaire.
Deuxième question : le projet de loi de finances pour 2023 a-t-il des équilibres budgétaires tenables ? Nous avons le droit d'en douter. Le PLF est construit sur l'hypothèse d'une croissance économique en 2023 à 1 % – chiffre relevé d'ailleurs par plusieurs d'entre nous. Or, il y a quatre jours, le Président de la République remettait lui-même en cause ces prévisions, en évoquant une croissance en 2023 de l'ordre de 0,5 % à 0,7 %.
Au-delà de cet élément, vous n'abordez jamais, madame la Première ministre, la question du financement, celui de la dette notamment. La France empruntera sur les marchés financiers comme jamais elle ne l'a fait auparavant : 270 milliards d'euros ! Le 2 décembre, les agences de notation Moody's et Standard & Poor's ont requalifié la perspective sur la dette française de « stable » à « négative ». Je pose donc une question très claire : l'État français pourra-t-il continuer à emprunter en euros…