Je pourrais également vous remercier, madame la Première ministre, puisque vous m'avez fait gagner du temps de travail. En effet, j'avais prévu de vous dire jeudi l'essentiel de ce que je vous dis aujourd'hui ! Blague à part, le moment où vous déclenchez l'article 49.3 constitue en lui-même une décision éminemment politique. Et cette décision est particulièrement regrettable, puisqu'il vous aura fallu moins de trois minutes pour revenir presque intégralement sur le travail de trois semaines du Sénat. Vous avez sciemment décidé de nous priver de tout débat, mais plus encore de tout moyen d'expression à cette tribune !
Vous nous vantez le dialogue – et vous lancez d'ailleurs les dialogues de Bercy – pour mieux l'interdire ensuite dans l'hémicycle. En première lecture, déjà, nous n'avions pas pu examiner grand-chose de ce texte, seulement quatre articles sur les quarante-sept que compte le PLF, et seulement cinq missions budgétaires sur vingt-trois, avant que deux 49.3 viennent faire cesser soudainement les débats.