En effet la CPE n'a pas vocation à être une communauté de valeurs, c'est là le rôle du Conseil de l'Europe, mais un forum centré sur les enjeux de stabilité et d'échanges, basé sur l'espace continental européen, qui est le plus petit continent du monde. C'est notamment la raison pour laquelle il doit demeurer ouvert sur le monde. Les enjeux de sécurité énergétique, de stabilité, de lutte contre la criminalité organisée, les échanges universitaires et la mobilité sont des priorités intéressantes pour la CPE, et qui sont néanmoins à distinguer des enjeux géopolitiques.
La CPE est un premier pas vers notre volonté d'intégrer l'Ukraine à l'Union européenne, ce qui est un défi colossal et ce qui renforce la centralité de l'Allemagne. D'autre part, le volet défense du traité de Maastricht n'a toujours pas trouvé de traduction fidèle et concrète, et il est temps de s'y atteler. Ce domaine, gouverné par la méthode intergouvernementale, nécessitera des critères de convergence, comme c'est le cas pour le passage à l'euro, et également une convergence industrielle. L'Europe de la défense doit s'articuler avec nos démocraties et dans le respect des principes démocratiques, ce qui nécessitera une convergence politique, puis stratégique. Nous devons tomber d'accord sur nos relations avec la Chine et les États-Unis. Que ce soit pour approfondir de la CPE et tirer parti des évènements géopolitiques, la France devra compter avec le jeu diplomatique européen.