Intervention de Pierre Vimont

Réunion du mercredi 16 novembre 2022 à 13h45
Commission des affaires européennes

Pierre Vimont, ambassadeur de France :

Je voudrais articuler ma réponse autour de deux réflexions générales. Je suis convaincu que la CPE ne fait que reprendre le débat que nous aurions dû avoir au moment de la chute du mur de Berlin et que nous n'avons pas eu. Je trouve donc tout à fait intéressant que le Président de la République reprenne la réflexion de François Mitterrand qui remonte à 1990. Nous n'avons pas réussi à intégrer le fait que nous passions dans une phase nouvelle de l'ordre européen en 1990. Autant l'adhésion en 2004 des pays de l'Europe orientale et centrale a été un grand succès économique, autant nous voyons aujourd'hui, avec ce qui se passe en Pologne et en Hongrie, que la « mayonnaise » politique n'a pas pris. La CPE est donc une nouvelle tentative pour reprendre cette discussion politique dans un contexte totalement différent.

Nous avons devant nous les perspectives d'un énorme élargissement à prendre en compte et l'immense mérite de la CPE est de proposer une autre méthode. Il faut qu'elle soit un lieu de dialogue politique mais elle ne doit pas entrer dans le détail des politiques européennes. Elle doit seulement fixer un agenda et laisser l'Union jouer son rôle pour décider des instruments, des programmes à travers par exemple l'instrument de pré-adhésion. De plus, d'autres organisations peuvent avoir un rôle à jouer comme l'OTAN sur les questions de sécurité, le Conseil de l'Europe sur les questions de droit ou encore l'OSCE. Il me semble donc qu'il faut jouer sur ces deux étages, la CPE d'une part et l'Union d'autre part. La CPE est l'antichambre de négociations qui, un jour, devront ressembler à ce qui a été mené à Helsinki entre 1973 et 1975 : elle est un instrument pour aider à réfléchir à ce que pourrait être un nouvel ordre européen.

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