Je suis très heureux de vous retrouver, monsieur le ministre. La dernière fois que nous avons échangé, dans l'hémicycle, vous avez affirmé que le salaire moyen des assistantes maternelles était de 3 SMIC, avant de vous reprendre. Après tout, l'erreur est humaine, mais cette séquence a hélas confirmé le soupçon que nous avions : la rémunération des assistantes maternelles ne fait pas partie des préoccupations de votre gouvernement.
C'est d'autant plus dramatique que, dans les dix prochaines années, la moitié des assistantes maternelles partiront en retraite. Or elles assurent un tiers de places d'accueil des jeunes enfants. Si nous ne nous donnons pas les moyens de rendre leur métier plus attractif pour en recruter davantage, nous allons dans le mur : tous les efforts qui pourront être accomplis pour ouvrir des places en collectif seront balayés par l'effondrement du nombre d'assistantes maternelles. Il faut provoquer un choc d'attractivité, d'abord en faveur des femmes qui exercent ce travail très exigeant pour une faible rémunération, souvent inférieure au SMIC ou proche de celui-ci, mais aussi dans l'intérêt de nos politiques publiques, pour faire fonctionner le service public de la petite enfance que vous avez évoqué.
J'aimerais connaître votre avis sur trois propositions formulées par mon groupe parlementaire.
La première est tout simplement d'augmenter le salaire minimum des assistantes maternelles. Cette augmentation devrait être prise en charge par le relèvement du CMG, afin qu'elle ne repose pas sur les familles.
La deuxième proposition est de créer un fonds national de garantie des salaires des assistantes maternelles. Parfois, vous le savez, le salaire n'est pas payé par les parents particuliers employeurs, ce qui est dévastateur pour les intéressées. Vu la crise sociale qui s'annonce, ces cas de non-paiement risquent de se multiplier.
La troisième proposition est de former davantage et mieux les assistantes maternelles, ce dont elles sont tout à fait demandeuses. Actuellement, la formation se fait sur leur temps libre et n'est pas rémunérée. Nous proposons qu'elle soit désormais rémunérée et que, pendant les heures de formation, les enfants habituellement gardés par les assistantes maternelles soient accueillis dans le service public.