nous ne pouvons pas l'accepter. Nous craignons des dérives – nous les observons d'ailleurs déjà : sur quels critères les policiers s'appuieront-ils pour infliger les amendes ? Nous n'avons pas obtenu de garanties à ce sujet, ce qui pose un vrai problème.
Vous voulez renforcer la lutte contre la cybercriminalité. C'est nécessaire, comme le montrent les attaques récentes menées contre les hôpitaux. Une réponse doit venir de l'État ; elle est en cours. Néanmoins, la dématérialisation de nombreuses procédures, comme le dépôt de plaintes, comporte un risque d'accroître la distance entre la police et la population : nos concitoyens ont en effet besoin de proximité, ils veulent avoir des gens en face d'eux, qui les écoutent.
Il y a aussi cette fameuse réforme de la police judiciaire. Pas plus tard qu'hier, j'ai discuté avec des agents de police judiciaire de ma circonscription. Ils sont nombreux à adorer leur métier, mais ils sont au bout du rouleau. Effectivement, ils ont besoin de moyens, d'accompagnement et de renforts, mais ils ont aussi besoin d'écoute. Pour bien faire leur métier, ils ont besoin de beaucoup plus que ce qu'ils ont.
Vous le voyez, nous ne sommes pas dans une opposition de posture, bien au contraire.