Serait-il illusoire de prétendre maîtriser l'accueil, le séjour, l'intégration et parfois le renvoi de centaines de milliers de personnes ? Certains indicateurs portent à le croire : la trentaine de textes votés depuis 1980 pour réformer la législation relative aux étrangers, le faible taux d'exécution des décisions de renvoi, ou encore l'inconnu pesant sur le nombre d'étrangers en situation irrégulière – entre 500 000 et 700 000 – donnent le sentiment d'une terrible impuissance en la matière. En 2015, la Cour des comptes pointait l'absurdité d'un système complexe et coûteux d'examen des demandes d'asile, qui aboutit au maintien de 96 % des déboutés sur le sol français.