Dans ce domaine, je rejoins les recommandations du Conseil d'État : il faut simplifier le contentieux pour limiter la multiplication des voies de recours abusives. Lorsque les recours sont rejetés mais que les étrangers concernés restent sur le territoire, le sentiment d'inutilité relatif à l'action des magistrats se trouve renforcé.
En matière d'efficacité, je crois également que la gestion de l'Ocean Viking démontre certaines failles auxquelles il faut parer ; il faut trouver des solutions équilibrées. Par exemple, sur les quarante-quatre mineurs rescapés de l'Ocean Viking, vingt-six ont fugué de leur lieu d'accueil. Il faudrait trouver des lieux d'accueil adaptés à ces mineurs, dans le respect des droits de l'homme, mais qui fassent l'objet d'une surveillance accrue. L'objectif est également de protéger ces enfants : on ne peut pas les laisser seuls dans la nature, sans accompagnement.
Enfin, je veux aller plus loin en ce qui concerne l'expulsion des étrangers délinquants. Ce débat est sensible et toujours vicié par une certaine hypocrisie. S'il faut se prémunir de toute injustice, il faut être ferme avec ceux qui mettent en péril notre société et notre vie commune. J'ai déposé une proposition de loi qui va dans ce sens : dès qu'un étranger se rend coupable d'un trouble à l'ordre public, il doit être expulsé. Je propose également de réviser les catégories ouvrant droit à une protection relative ou absolue, en durcissant les critères.
L'immigration est l'affaire de tous et nos territoires ultramarins sont bien sûr concernés. Ma collègue Estelle Youssouffa vous a interpellés sur la situation de Mayotte, qui est catastrophique : l'État français perd le contrôle sur ce territoire, et il y a urgence à agir pour rasseoir notre souveraineté.
Concernant le deuxième volet, relatif au travail, ma position sur un sujet aussi complexe se veut équilibrée. Nous avons eu besoin de l'immigration, qu'elle soit européenne mais aussi africaine, pour construire notre pays, et le présent tend à le confirmer. Sur le terrain, de nombreux chefs d'entreprise, chez moi dans les Vosges mais aussi partout sur notre territoire, que ce soit dans le BTP ou dans l'hôtellerie et la restauration, viennent me voir – nous voir – car ils ont besoin de certaines compétences.