Tant de paroles ont alimenté, ces dernières années, ce processus au terme duquel certaines vies ne valent pas la peine d'être sauvées et certaines morts d'être pleurées.
Cette tragédie est l'aboutissement de politiques dont le paradigme est toujours la sévérité, pour lutter contre tout soupçon de laxisme. Nous savons, au fond, quel est le point culminant de cette rhétorique mortifère : le « laisser mourir en mer ».
Encore une fois, il faut revenir à la raison. L'humanisme n'est pas une opinion politique : c'est une exigence morale qui s'impose à tous. Ceux que la mort des autres ne foudroie plus s'écartent de notre commune humanité.