c'est le silence autour du sauvetage maritime abandonné à des associations financées par des dons privés ; c'est le silence autour de l'attribution à la Libye de la coordination des sauvetages – ce même silence qui règne lorsqu'elle reçoit les appels de détresse en mer.
Nous ne pouvons pas d'une part dénoncer la violence et l'instabilité de certaines régions en crise et d'autre part en nourrir la source ; d'une main, vendre des armes et de l'autre, flécher l'aide publique au développement vers le renforcement des frontières. Alors nous continuerons à œuvrer et à essayer de convaincre que le monde de demain oblige dès maintenant à préparer un accueil digne. Cela passe par une régularisation, par un titre de séjour de plein droit accordé à celles et ceux qui vivent ici, qui travaillent ici et qui, vous le savez, resteront ici. Cela passe aussi par la fin du pouvoir de l'employeur dans la délivrance du titre de séjour par le travail. Cela passe enfin par un accueil digne en préfecture, par un accès immédiat à la protection universelle maladie et par un investissement pour l'apprentissage du français. Vous nous avez déjà fait le coup de la fermeté et de l'humanité. On se demande tous les jours où est passée l'humanité, si ce n'est au fond de la mer Méditerranée.