Plus généralement, nos efforts d'attractivité doivent servir les secteurs où les besoins de main-d'œuvre sont les plus importants – et il y en a.
Notre deuxième principe, c'est la solidarité : c'est une question d'humanité, de fidélité à nos valeurs, de respect du droit international consacré par les conventions de Genève. La France coparrainera ainsi l'an prochain le Forum mondial sur les réfugiés avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ce sont plus de 4 millions et demi d'Ukrainiens qui ont obtenu la protection temporaire sur le sol européen ; nous en accueillons plus de 100 000 en France, dont 20 000 enfants scolarisés. Nous pouvons être fiers de l'accueil que nous leur réservons, ainsi que de celui réservé à ceux qui sont menacés dans leur pays, par exemple les citoyens russes ou afghans. Notre politique des visas nous permet d'accueillir les personnes persécutées pour leurs activités en faveur de la liberté, pour leurs opinions ou simplement pour ce qu'elles sont. C'est l'honneur de la France, comme l'a rappelé Mme la Première ministre.
La solidarité et l'attractivité vont de pair avec la fermeté face aux migrations illégales – c'est notre troisième principe. Nous devons tout d'abord agir au niveau européen et prolonger les impulsions de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, qui a débloqué les discussions autour du pacte sur la migration et l'asile, en réaffirmant deux règles : la responsabilité renforcée des pays de première entrée et la solidarité des autres États membres.
Nous devons également mobiliser les pays partenaires. À notre initiative, la Commission européenne allouera désormais près de 10 % de ses moyens d'intervention pour l'action extérieure à des projets liés aux migrations. En outre, elle prévoit que des mesures pourront être prises à l'égard des pays qui ne coopèrent pas suffisamment en matière de réadmission.
Mme la Première ministre l'a dit, la France s'appuie aussi sur son APD pour agir sur les causes profondes des migrations. Sa trajectoire ambitieuse renforce encore nos leviers, tout comme l'adoption d'une nouvelle stratégie en matière de migrations et de développement, qui permettra notamment à nos partenaires du Sud de mieux se doter des capacités dont ils ont besoin pour maîtriser les flux et développer une meilleure gouvernance des migrations. Mais elle nous permettra aussi de prendre en compte les effets du changement climatique, que nous les aidons par ailleurs à traiter dans le cadre de la finance climat qui a progressé lors de la COP27 qui s'est tenue en Égypte.
Notre aide publique au développement permettra aussi de renforcer la protection des migrants et de lutter contre les filières d'immigration clandestine. Le trafic et la traite d'êtres humains sont des activités abjectes autant que rémunératrices. Mais elle facilitera également l'immigration légale et dissuadera de partir ceux qui se jettent sur les routes de la misère pour tenter de rejoindre l'Europe, parfois au prix de leur vie. Nous sommes déterminés à faire preuve de la fermeté nécessaire.