…mais il est légitime de se poser des questions sur notre politique migratoire : qui veut-on, qui peut-on accueillir ? Qui ne veut-on pas, qui ne peut-on pas accueillir ?
Débattre de l'immigration, ce n'est pas se limiter à un seul sujet. La question renvoie en effet aux causes profondes des mouvements migratoires, à l'efficacité des politiques de développement pour lutter contre la pauvreté ou contre les conséquences du changement climatique et à l'indispensable coopération avec les pays d'origine et de transit. Elle est liée à nos frontières et à la manière dont nous devons les faire respecter. Elle interroge l'efficacité de nos procédures juridiques et de notre droit. Elle soulève la question centrale de l'intégration.
Dans quelques semaines, le Gouvernement présentera un texte sur notre politique migratoire. Les ministres reviendront dans un instant sur ses principes directeurs. Pour construire ce projet de loi, plusieurs ministres sont en effet mobilisés et une large concertation, que j'avais annoncée dès cet été, est en cours. Elle est conduite par le ministre de l'intérieur avec l'appui de la secrétaire d'État à la citoyenneté. Le ministre du travail s'y est également engagé pour discuter des mesures concernant son champ. Nous voulons que le futur texte étende les améliorations de la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, la loi « asile et immigration », votée lors du premier quinquennat. Nous voulons qu'il adapte notre droit aux évolutions et aux défis actuels de la question migratoire. En un mot, nous visons l'efficacité, les mesures utiles et les effets concrets. Nous ne cherchons pas à cliver ou à multiplier des mesures uniquement symboliques. Ce texte sera équilibré. Nous restons fidèles à nos valeurs et à notre volonté d'intégrer, mais on ne peut intégrer dignement que si notre droit est fermement respecté.