Madame la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, hier, lundi 5 décembre, est entré en vigueur l'embargo sur le pétrole russe décidé par les pays membres de l'Union européenne. Cette sanction inédite, couplée à la décision des États européens, du G7 et de l'Australie de plafonner le prix du baril de pétrole russe, doit permettre de porter un coup décisif à l'effort de guerre russe. Ce plafonnement affectera encore plus durement les revenus de la Russie tout en stabilisant les prix de l'énergie, ce qui profitera à tous les États confrontés à des prix du pétrole élevés. Cette décision est un juste équilibre et envoie un signal nécessaire. Il est en effet intolérable que les responsables de ce conflit soient également des profiteurs de guerre.
Alors que la semaine dernière notre majorité a voté d'une seule voix pour une résolution soutenant l'Ukraine et condamnant l'agression russe, l'application de la sanction d'embargo témoigne aussi que nous nous tenons, comme depuis le premier jour, aux côtés de l'Ukraine au moment où sa souveraineté est bafouée.
L'application d'une telle mesure, nous en avons tous conscience, n'est pas sans représenter un défi. Toutefois, l'Union européenne a déjà prouvé sa détermination à renforcer son indépendance énergétique, notamment vis-à-vis des énergies fossiles russes, tout en maintenant son ambition écologique, comme le démontre la mise en action du plan REPowerEU.
Madame la ministre, quel impact auront selon vous ces mesures sur le pouvoir de nuisance de la Russie ? Quelles autres sanctions peuvent être envisagées, en concertation avec nos alliés, afin d'empêcher la Russie d'engranger les revenus nécessaires à son effort de guerre ?