Depuis le vote du Brexit en 2016, et à la suite du retrait officiel du Royaume-Uni de l'Union européenne en janvier 2020, l'Irlande du Nord a connu un regain de tensions sans précédent depuis plus de vingt ans. En cause, la frontière terrestre séparant l'Irlande du Nord de la République d'Irlande. Alors que l'Irlande est très marquée par une guerre civile qui a opposé, pendant trente ans, catholiques nationalistes et protestants loyalistes, la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne a ravivé la discorde entre les deux camps, notamment autour du protocole nord-irlandais.
Quelques semaines après la victoire des républicains du Sinn Féin, partisans d'une Irlande réunifiée, lors des élections locales d'Irlande du Nord, aucune accalmie ne semble poindre à l'horizon et l'étau se resserre autour d'unionistes ne souhaitant sortir ni du Royaume-Uni, ni d'une Irlande unie. D'un côté, estimant qu'il est impératif de revoir les clauses prévues par l'accord du Brexit, et après avoir menacé d'outrepasser purement et simplement ce traité, le gouvernement britannique tente un passage en force légal en engageant une révision unilatérale du statut douanier post-Brexit nord-irlandais. De l'autre, la Commission européenne dit être prête à concéder des aménagements, mais refuse toute modification du traité sur le fond, menace la Grande-Bretagne de représailles judiciaires et regrette une atteinte à la confiance mutuelle par l'intermédiaire du vice-président de la Commission, Maroš Šefčovič.
Que comptez-vous faire pour limiter les conséquences de ce conflit sur notre territoire et les îles anglo-normandes et pour renforcer les liens de la France avec l'Irlande, laquelle est susceptible de devenir une nouvelle porte d'entrée en Europe ? Quel rôle pourraient jouer les collectivités territoriales et comment pourrait-on les accompagner ?